« On ne m’a pas prévenue que mon fils naîtrait avec un bras en moins »

Lucie une jeune maman heureuse, son bébé va venir au monde prochainement. Elle a fait de nombreuses échographies. Les obstétriciens assurent que sont bébé est sain et sauf. Le jour de la naissance de son fils, la maman est tombée de haut : son bébé n’avait pas de bras gauche…

Malgré les dix échographies que Lucie a faites, les médecins n’ont pas vu la malformation dont son bébé était atteint. Une négligence que la maman du petit Marc-André ne peut accepter car même si, aujourd’hui, elle adore son petit garçon, elle s’inquiète pour son avenir.

A la naissance de son bébé, son obstétricien lui a annoncé : « Votre enfant a un petit problème de fabrique, mais il y a des solutions. » Une phrase qui fait l’effet d’un électrochoc à Lucie Santucci, maman de trois enfants. Ce 15 février 2011, la naissance de Marc-André devait être un pur moment de bonheur. Mais ce jour tournera au cauchemar. « Ce qui est arrivé à mon bébé est inexcusable. Mon fils est né sans son avant-bras gauche : j’étais abasourdie. Il m’a fallu vingt-quatre heures pour accepter cette réalité. »

Le petit Marc-André souffre d’une agénésie du bras, un handicap qui touche entre 80 et 100 enfants par an en France. Cette malformation aurait dû être repérée dès la toute première échographie, réalisée durant la dixième semaine de grossesse. « Surtout que je n’ai pas fait que les trois échographies réglementaires, mais une dizaine ! Une toutes les trois semaines au cabinet des deux obstétriciens gynécologues qui m’ont suivie », précise Lucie, furieuse. Sur certains comptes-rendus d’échographie, les deux praticiens sont formels : les membres supérieurs sont là et ont trois segments. Aucun ne fera mention d’un membre manquant. Une aberration pour la maman.

Lucie demandera des explications aux médecins. Sans succès. Pire, elle a le sentiment qu’on lui raconte n’importe quoi. « On a osé me dire que le fœtus s’était arraché le bras ! Quelle mauvaise foi ! Je suis intimement convaincue qu’ils ont vu la malformation et n’ont rien dit. Pour couvrir leur négligence, ils ont choisi de ne pas me prévenir. Je n’étais pas préparée. J’avais le droit de savoir si mon enfant était porteur d’un handicap ou pas. » Lucie, qui adore son petit garçon « joueur et très éveillé », pense surtout à son avenir : « J’appréhende le regard des autres. Marc-André refuse sa prothèse. Dans sa tête, il a ses deux bras. »

Pendant plus de deux ans, l’avocate de la maman, Me Vanina Cervoni, cherchera un accord à l’amiable avec les médecins. En vain. Lucie a donc décidé d’assigner les gynécologues en justice. Un expert judiciaire de métropole vient de rendre un rapport accablant. « L’iconographie en mode dynamique 3D réalisée sans compte-rendu au terme de quinze semaines et trois jours, d’excellente qualité, montre l’avant-bras et trois doigts de la main droite du fœtus devant le visage, tandis que l’avant-bras gauche est amputé et il n’y a pas de main ou de doigt à l’extrémité. Mme Santucci a subi un préjudice moral », conclut l’expert. Lucie a saisi le tribunal de Bastia. « Je veux qu’ils reconnaissent leur erreur. Qu’à l’avenir, ils fassent plus attention aux futures mamans. Une échographie, ce n’est pas un acte commercial. »

Source : CloserMag